Une Division en Transition
Vous l'avez probablement entendu, mais il se passe quelque chose au sein de la Division 2 en LFL. Entre l'abandon de ViV en milieu d'année, les rumeurs de fusion entre les équipes et l'annonce officielle du départ d'Atletec, un problème de fond se fait ressentir.
Afin de comprendre les rouages financiers de l'antichambre de la LFL, j'ai mené une série d'entretiens avec certains acteurs de la ligue, qui se reconnaîtront, et que je remercie encore une fois pour leur collaboration et leur sincérité. La méthodologie est simple : un questionnaire normé avec des questions orientées vers les finances et le budget, que j'ai synthétisé et mis en perspective afin de tirer certaines conclusions sur le mal-être économique d'une ligue en transition.
Diversité des Objectifs Sportifs et Financiers
Il est important de rappeler les différences de projets entre les équipes de la ligue, différences qui s'initient dès la structure juridique du club, certains comme PCS sous statut associatif bénéficiant du soutien de bénévoles.
D'autres qualifient leur asset Div2 de « side business » de passionnés qui espèrent développer au travers de leur équipe des connexions et des opportunités commerciales pour leurs entreprises, plus ou moins liées au secteur du divertissement. Enfin, pour la majorité, nous avons affaire à des propriétaires qui se lancent seuls ou en groupe dans l'inconnu. Tous ou presque ont le même objectif final : prétendre à monter dans la ligue supérieure, la LFL.
Disparités Budgétaires
Mais voilà, avant même le début de la première journée de compétitions, tous ne partent pas sur la même ligne de départ. Certains m'informent avoir été prévenus de leur participation à la ligue très tard (fin novembre, début décembre), ce qui laisse un timing très serré pour boucler un mercato qui parfois s'oriente en partie vers le MNT faute de confirmation de Webedia.
Côté budget, là aussi, des différences se distinguent parfois, indépendamment des résultats sportifs. De quelques dizaines de milliers d'euros à des budgets à six chiffres, les ressources des structures de la ligue présentent un écart conséquent permettant à certaines équipes d'avoir des moyennes de salaires avoisinant parfois 1500 € à 2000 € par mois, tandis que pour d'autres, aucun joueur n'est payé plus de 1000 € par mois, voire quelques centaines d'euros.
Origines des Disparités Budgétaires
Comment naissent ces écarts ? Pour répondre à cette question, il était important de connaître le budget de fonctionnement des équipes. Naturellement, la part d'investissements en fonds propres des propriétaires est, pour la quasi-totalité des clubs, la plus importante. Mais là où le sponsoring représente un enjeu majeur pour les clubs en LFL, en Division 2, c'est un luxe dont peu d'équipes peuvent se vanter.
Seulement quelques contrats pour des montants ne dépassant que rarement les quelques dizaines de milliers d'euros, pas de quoi couvrir le budget de fonctionnement d'une équipe de Division 2 qui se situe entre 40 000 € et 70 000 € en moyenne.
Parfois, certains contrats n’aboutissent pas, et il y a deux écoles parmi les propriétaires : ceux qui attendaient d'avoir les fonds disponibles pour s'engager financièrement avec leurs joueurs/staffs, et ceux qui comptaient sur des rentrées futures. Mais quand les accords sont annulés, certains directeurs généraux (CEO) doivent parfois cumuler des petits boulots pour assurer leur engagement.
Intervention Financière Insuffisante de la Ligue
Si l'on devait résumer les différents retours sur la participation financière de la ligue, ce serait « inexistante ». En tant que spectateurs, on pourrait s'imaginer que la nouvelle visibilité croissante de la ligue pourrait signifier un partage de revenus ou une aide financière de la ligue.
Rien de tout ça, aujourd'hui les équipes se voient allouer un remboursement forfaitaire des frais de déplacement pour le media day et les Div2 days, dont la présence est imposée par Webedia, d'environ 1500 €, c'est tout. Pour certaines équipes, cela ne couvre même pas la totalité des dépenses engagées pour déplacer leurs joueurs et l'attente du remboursement des frais peut parfois durer plusieurs semaines.
Un Manque de Soutien Financier de la Ligue
On aurait pu penser que la ligue, qui annonce un pic de 24 000 spectateurs uniques lors du match le plus regardé, ainsi qu'une moyenne de 6 000 sur l'année, participerait financièrement à la pérennité des acteurs, mais non, les équipes sont seules face à leurs dépenses. En tant que propriétaire d'une équipe, comment envisager l'avenir à long terme dans l'antichambre de la LFL, alors que les salaires augmentent, les revenus du sponsoring sont quasi inexistants, et que la ligue ne prévoit aucune aide ou redistribution financière ?

Un Appel à l'Action
Le constat est alarmant, et les cas de détresse financière se multiplient, et on ne peut s'empêcher de penser au cas de ViV. Cependant, d'autres structures s'interrogent sur la pérennité de leurs activités en Div2, pour qui même une montée en LFL à des fins de vente de slot ne couvrirait pas leurs investissements cumulés. Selon les équipes, il incombe à la ligue, qui monétise leurs images et leurs joueurs, de pallier le manque de revenus, et elles décrivent comme illusoire l'idéal d'un équilibre financier dans une ligue où les sponsors majeurs intéressés par l'esport se tournent plutôt vers la LFL.
En conclusion, il est certain que quelque chose doit bouger financièrement pour la Division 2, où les cas de faillite et d'impayés s'accumulent, se répercutant directement sur les joueurs, risquant à terme de nuire à l'image de l'organisateur et plus largement à celle de l'éditeur. Au sens des responsables de structure, il incombe à Webedia d'initier, au minimum, des discussions pour échanger sur cette réalité sensible.
- Dymey -
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