Sans convaincre, G2 Esports s'est rattrapé de sa semaine en 1-2 en remportant ses deux matchs du week-end contre GiantX et Rogue en LEC, le championnat EMEA de League of Legends. Rasmus "Caps" Winther se confie à Sheep Esports sur les débuts de Split laborieux des Samouraïs et revient sur les leçons tirées du MSI.
Vous avez réussi à vaincre Rogue dans une fin de partie un peu chaotique dimanche. Vous attendiez-vous à gagner lorsque vous avez commencé à push la botlane ?
Rasmus "Caps" Winther : "Je menaçais vraiment de gagner. Je me suis dit que je pouvais dive Larssen (Emil Larsson) et j'ai vu qu'ils allaient tous sur le Baron. Je m'attendais donc à ce qu'ils laissent le Nashor et viennent défendre bot, mais quand ils sont tous allés au Baron, je me suis dit "Ok, c'est le moment de briller". Ca a failli être gênant avec le fight au top, mais nous avons réussi à bien désamorcer après ça, même à la fin, c'était très serré. Mais entre nous, même si on avait seulement ouvert leur base, ça aurait déjà été très bien.
Qu'avez-vous pensé de votre match-up contre Larssen ? Tu penses que Tristana est toujours aussi efficace contre Corki ?
Caps : Oui. Je pense que Tristana-Corki est définitivement le match-up du patch. J'ai joué plusieurs fois le match-up d'un côté comme de l'autre et les deux côtés peuvent gagner. Ça se joue sur des petites choses, en particulier quand les gens ont des cooldowns, on peut vraiment essayer de prendre l'avantage. Malheureusement, il a pris un peu d'avance en début de partie. Je crois que Blitzcrank et Maokai ont tous deux flashé sur moi et je ne m'y attendais pas. Ils m'ont pris un peu au dépourvu en début de partie, j'ai réussi à farmer et mon équipe se débrouillait très bien, donc ça allait.
Vous avez perdu deux matchs la semaine dernière et vous n'êtes pas dans votre meilleure forme cette semaine. Comment expliquez-vous cela ?
Caps : La semaine dernière, on a très mal joué en tant qu'équipe et j'ai également fait deux très mauvaises games, à la fois contre SK et contre BDS. Je faisais beaucoup d'erreurs. Il y a eu beaucoup d'erreurs individuelles, mais je pense aussi qu'en tant qu'équipe, surtout la semaine dernière, on jouait très mal, ce qui a amené les défaites. Cette fois-ci, on a beaucoup mieux joué, et c'est pourquoi hier, même si je mourais beaucoup, on a quand même gagné le match, ça montre qu'on sait toujours comment le faire. On était encore un peu rouillé en semaine 1, mais aussi un peu secoués par notre défaite contre T1. Cette défaite a été très dure pour nous, et on a remis en question beaucoup de nos habitudes. Mais maintenant, on se dit : "Ok les gars, on doit juste jouer avec la confiance". Je pense qu'on est capable de tout.
Lorsque vous jouez en Europe, avez-vous du mal à try hard autant que lors des matches au niveau international ? Vous voulez peut-être tester des choses au niveau continental ?
Caps : On essaie toujours de gagner. C'est une question d'état d'esprit, de volonté de gagner. Je joue depuis de nombreuses années maintenant, et il est évident qu'il y a des moyens plus faciles de gagner en Europe, mais ces moyens ne sont souvent pas très efficaces à l'échelle internationale. Pour nous, ce qui est important, c'est de gagner chaque match. On le prend comme ça, on se donne à 100 %, mais on doit aussi avoir un plan qui fonctionnerait contre T1, contre Gen.G et toutes les autres meilleures équipes au monde. Donc, oui, il y a beaucoup de préparation, pas seulement pour gagner en Europe, mais aussi au niveau international.
Jouez-vous certaines drafts ou stratégies en Europe parce que votre objectif est de remporter les Worlds, contrairement aux équipes qui essaient peut-être "simplement" de gagner quelques matchs en LEC ?
Caps : Bien sûr. C'est un équilibre. Il faut trouver un équilibre parce que si on pense trop aux Worlds, est-ce qu'on se donne vraiment à fond le reste du temps ? Et si on veut réussir aux Worlds, on doit se donner à chaque journée de LEC. On peut aussi perdre, comme c'est arrivé la semaine dernière. Si on ne joue pas notre jeu, on va perdre des matchs. Il y a certainement des champions, des choses qui, encore une fois, fonctionnent mieux en Europe, pour moi en particulier. Mais aussi en tant qu'équipe, on essaie de s'en éloigner, car ça ne nous donne aucun avantage sur le long terme. De plus, on s'efforce d'avoir des pools de champions qui résistent aux patchs. Ce qui est difficile car Riot change les champions tout le temps.
Mais certains champions peuvent être plus ou moins à l'épreuve des patchs et on a besoin de champions qu'on pourra pick contre T1 tout en étant à l'aise. Si quelque chose est trop fort, genre facile et complet, et qu’on gagne avec style en Europe, peut-être que ce ne sera pas aussi facile à l'échelle internationale. Mais il y a une balance ici aussi. On a également eu droit à de très bonnes performances de Hans Sama (Steven Liv) sur Draven, qui est un champion réputé comme "stylish" mais c'est aussi son champion fétiche, alors... Il y a un équilibre, c'est certain.
Avez-vous appris des choses au MSI cette année ?
Caps : On a appris beaucoup de choses au MSI, notamment au niveau macro. En particulier, en affrontant T1, on a vu comment ils prenaient de l'avance sur nous et on essaie de faire de notre mieux pour y remédier. Est-ce qu'on l'a déjà résolu ? Pas vraiment, parce que ce n'est pas juste genre : "Oh, on le sait, maintenant on le corrige". On doit réellement le tester et le mettre en œuvre. Ça explique aussi un peu notre performance de la semaine dernière, on réfléchissait à toutes ces stratégies qui sont un peu plus compliquées à mettre en place. Mais nous sommes aussi un peu rouillés. Ça ne fonctionne pas très bien. On a donc fait un peu plus simple cette semaine et on essayera d'améliorer notre jeu la semaine prochaine.
![Standings after LEC Summer Split Week 2](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fcdn.sanity.io%2Fimages%2F9rqbl8zs%2Fproduction%2Fa5a413852977868077445780d4df01915010dd48-508x506.png%3Ffit%3Dmax%26auto%3Dformat&w=3840&q=75)
Ces choses que vous avez apprises au MSI, ou lors des tournois internationaux, sont-elles principalement liées au méta ou c'est aussi des choses que vous l'avez mentionné plus tôt, comme des éléments moins liés au patchs qui seront toujours utiles ?
Caps : Je dirais surtout des choses moins liées aux patchs, mais tout peut toujours changer. S'ils suppriment le Baron, ca changera beaucoup de choses. S'ils changent la façon dont fonctionne la midlane, comme l'année dernière quand ils ont accéléré la vitesse des waves sur les sidelanes en début de partie, ou quand la carte a changé... S'ils font des changements majeurs comme ça, bien sûr, certaines choses peuvent changer
Ce qu’on a appris n'est pas vraiment en lien avec les champions, quelques-uns le sont évidemment, comme le fait d'avoir un certain pick qui peut apporter avantage précis, mais la plupart du temps, ce n'était pas en rapport avec ça. Si on se penche sur certains de nos Worlds, comme les derniers ou le MSI, on constate qu'on fait les mêmes erreurs.
Je pense donc que si on identifie ces erreurs et qu'on les corrige, on peut être très dangereux, car je pense qu'au MSI, au Worlds de l'année dernière et même au MSI précédent, il y a eu plusieurs games où nous avons pris une grande avance. Encore une fois, c'était toujours les mêmes erreurs qu'on faisait et elles ont fini par nous coûter cher. Ces erreurs ne sont pas faciles à corriger, mais c'est quelque chose auquel on fait beaucoup attention maintenant. Si on y parvient, on sera très forts.
Pensez-vous qque les équipes asiatiques ont une meilleure lecture de la méta ?
Caps : Je n'en suis pas sûr. Je ne veux pas les mettre toutes dans le même sac parce que je pense que les équipes ont des compréhensions différentes des choses. Je pense qu'ils sont très rapides pour trouver des champions et qu'ils sont très solides dessus. Leur plafond sur leurs champions est très élevé. Je ne pense pas qu'ils choisissent toujours la meilleure option. Je pense qu'on a eu l'avantage sur certaines de nos drafts, mais quand leur niveau sur leurs champions est aussi élevé, on doit au moins les matchs, sinon on se fait écraser.
Les autres équipes apprennent également de G2. Pensez-vous que c'est ce qui s'est passé quand vous avez affronté T1 à nouveau ?
Caps : Absolument. Je pense qu'ils étaient familiarisés avec beaucoup de nos habitudes, mais ce qui est amusant, c'est qu'on a beaucoup changé notre façon de jouer. Ce MSI, on a joué très différemment des derniers Mondiaux et je pense qu'on aime changer un peu notre style. On aime jouer des champions un peu fous, ce qui fait qu'il peut être difficile de se préparer pour nous. Je pense qu'on a aussi l'avantage d'être Européens. Beaucoup d'équipes se préparent moins pour nous que pour les autres équipes de LPL/LCK. On peut vraiment s'en servir à notre avantage.”
Crédit Photo de Une : Wojciech Wandzel/Riot Games